Quels systèmes d’irrigation choisir ? Depuis les années 70, début de l’irrigation des agriculteurs en France, de nombreuses solutions ont vu le jour. Aujourd’hui environ 7% des cultures sont irriguées. Cette technique permet de sécuriser la récolte et garantir un retour sur investissement significatif. Cependant tous les systèmes d’irrigation ne se valent pas selon le type de culture.
Quels sont les critères à prendre en compte ?
Evidemment, l’irrigation devra avant tout être fonction du besoin en eau des plantes. Mais d’autres éléments entrent en compte comme le type de sol, le climat et le type de parcelle (lire 5 points clés pour bien choisir son système d’irrigation).
Depuis ces dernières années, des progrès techniques ont vu le jour dans les solutions d’irrigation, notamment sur l’automatisation et la gestion à distance. Ces innovations ont un objectif : augmenter la précision de l’apport en eau et ainsi l’efficience de l’eau.
Présentations de 4 solutions d’irrigation
En France, l’irrigation par aspersion domine largement le marché. Alors que le reste du monde utilise encore à 80% l’irrigation de surface (ou de submersion), la France compte 91% de systèmes sous pression. Dans cet article nous présenterons les différences entre les 4 systèmes les plus fréquents en France : la couverture intégrale, l’enrouleur, le pivot et la micro-irrigation.
Couverture intégrale
La couverture intégrale est un système de rampes posées au sol, qui distribuent l’eau par un système d’asperseurs (ou sprinklers). Elle peut être le système d’irrigation principal mais il peut aussi servir en complément d’un autre système sur une parcelle irrégulière. Cette technologie est préconisée sur des terrains en pente. Elle nécessite moins de pression que le canon enrouleur Cependant la couverture intégrale n’est pas une installation permanente. Il faut donc démonter et remonter le système chaque année.
Canon Enrouleur
Les canons enrouleurs ont longtemps été plébiscités en France car ils correspondaient bien aux particularités des cultures françaises : polycultures, parcelles irrégulières, climat et vents modérés. L’enrouleur est très présent en grandes cultures. Ce système permet une polyvalence et une adaptation aux besoins de la culture. Cependant, il présente quelques faiblesses. Tout d’abord les dépenses en énergie sont supérieures aux autres systèmes. De plus, l’eau n’est appliquée ni de manière régulière, ni efficiente. Enfin, l’enrouleur demande plus de temps et plus de main d’œuvre pour sa mise en place.
Pivot
Les pivots et les rampes sont des solution d’irrigation convenant parfaitement à tout type de cultures plein champ. Le pivot nécessite encore moins de pression que le canon ou la couverture intégrale et permet une application précise de l’eau. Cette technique d’aspersion est moins sensible au vent. Il est possible, tout comme la micro-irrigation, de combiner au pivot un système de fertigation (fertilisant apporter aux plantes en même temps que l’eau). Les évolutions technologiques sur les pivots permettent aujourd’hui de libérer l’agriculteur de la gestion de son irrigation, grâce à des systèmes de gestion à distance automatiques.
Micro-irrigation
Quelle soit en micro-aspersion ou en goutte à goutte, la micro-irrigation est le système permettant la meilleure efficience de l’eau. La micro-irrigation apporte l’eau directement au niveau des racines des plantes, à un faible débit. Encore minoritaire, les installations de micro-irrigation représentent seulement 5% des systèmes en France. Cependant elle est fortement utilisée en viticulture (42%), dans les vergers fruitiers (35%) et en maraîchage et horticulture (26%). La micro-irrigation tend à se développer de plus en plus, car elle permet une économie significative en eau et en énergie. D’autres types de culture plein champ commencent à utiliser la micro-irrigation. Enfin cette technique est idéale pour la fertigation de précision.
Pour résumer
Le choix du système d’irrigation doit être fait en croisant plusieurs critères, et doit s’envisager sur le long terme. En effet, les systèmes les moins cher représentent ceux qui demandent la plus forte dépense en main d’œuvre ou en consommation d’eau et d’énergie. A l’aube des changements climatiques attendues pour ce demi-siècle il faut prévoir ses investissements en connaissance de cause. Les solutions présentées ont une durée de vie comprise entre 25 et 30 ans en moyenne. Le tableau ci-dessous permet de conclure en rappelant les points forts et points faibles de chaque solution d’irrigation :
Sources :
10 clés pour comprendre l’irrigation en agriculture, édition France Agricole 2016
FAO
ARVALIS